CHANGEMENT DE PÉDALES ? QU'EST CE QUE C'EST QUE CETTE HISTOIRE ?!

Le projet, l'équipe et l'itinéraire :

le projet

Prends une tasse de thé ou une bonne bière, c'est la page où on va faire un monologue qui explique un peu le pourquoi du comment et j'ai peur que nous n'ayons pas eu l'esprit très synthétique.
Nous savions que notre première virée en vélo de trois semaines post premier confinement serait révélatrice : on accrocherait ou on accrocherait pas. Si tu es cette page tu connais la réponse mais SUSPENCE...
Aucun vélo n'a fini balancé dans un col (même pas dans le dernier du côté d'Hendaye), aucune sacoche n'a été noyée pour s'alléger (même du côté de Pilat où nous avons essoré les chaussettes).
1000 petits kilomètres pédalés plus tard (sans crevaison ni problème majeur), la réponse est sans appel, on veut se remettre en selle (et ça, même dans la montéeeeeeeeeee de Rochechouard).
Oui d'accord mais quand ? Où ? Comment ?
On discute (et on se dispute avec le sourire) et puis on tombe d'accord : 

nous nous envolerons en novembre 2021 pour se balader et accessoirement en pédalant pendant 6 mois.

On te voit moitié t'étouffer avec ton thé (il était peut-être trop chaud?!), déjà hurler au scandale "oh les écolos en cartons, ils partent en avion faire du vélo au bout du monde". Et bien ce sujet, vaste sujet, nous a occupé et malmené quelques heures. Mettre tout entre parenthèses plusieurs mois pour vivre sous les k-way, trois polaires et grosses moufles (les doigts de Mégane n'y survivraient pas) ou pour vivre dans la poussière africaine que nous connaissons déjà -> non merci. 
Nous avons donc opté pour notre confort météorologique et allons contribuer à la diffusion du kérosène dans le ciel (mère-nature pardonne nous) !
[On dirait des jeunes parents pro-bio compotes maison qui finissent au MacDo, honte à nous !!! On se rattrapera avec nos couverts et tasses réutilisables].

Bref ! Annonce faite, la team Carré-Padiolleau se remet en selle et la hâte se sent déjà.
Plusieurs mois doivent d'abord s'écouler, ces mois vont être rythmés par les préparatifs, le choix et test du matériel, les cours d'anglais (finalement mauvaise pioche, on aurait dû opter pour l'option espagnole), les démarches administratives et sanitaires, les longues heures sur des forums en tous genres pour s'enthousiasmer ou se stresser, rêver les meilleurs itinéraires et appréhender les dénivelés et les degrés.
Tout organiser ? Nous ? Et oui ! Enfin... organiser la partie "partir" (assurances, annonce du congé sabbatique à nos employeurs, se faire vacciner, organiser la pension de Squaw, avion, visas, etc.etc.) et la partie "pendant" (pédaler, dormir, manger, communiquer, se soigner, soigner les vélos, s'habiller).

Comme tu l'auras compris, on a tout à organiser tout en laissant de la place à tous les imprévus !
Ah oui les imprévus (genre un imprévu en 5 lettres qui remet beaucoup de choses en cause... comme la destination du voyage. Trop de contraintes, on prendra l'avion dans l'autre sens. Direction le Mexique)

Changement de pédales, c'est donc le récit, d'un autre voyage où nous changeons de pédales, passant des pédales de notre poids-lourd aménagé à celles de nos vélos.

DITES BONJOUR L'equipage

FLORIAN 

31 ans au début du voyage, technicien de maintenance dans une entreprise au logo coloré, a une chevelure pleine de nœuds et il va s'en faire au cerveau en faisant semblant de préparer une partie de l'itinéraire mais surtout nos vélos.


  • Il aime arroser et regarder ses tomates pousser, faire de la mobylette avec ses copains, bricoler, manger des brunchs (et beaucoup d'autres choses). Faire du Ural à vitesse réduite avec Squaw à côté (une histoire de "chevaux" surement). 
  • Il n'aime pas les grosses chaleurs (ça va bien se passer...), ne pas avoir sa dose de râlage/râlerie dans la journée, quand Mégane "s'en fou de tout", quand on avait un tandem.


Bien qu'il confonde sa gauche et sa droite, qu'il supporte difficilement les formalités, qu'il ne sache pas poursuivre son activité et écouter Mégane en même temps; il sait se contenter de peu (un caleçon pourra faire 2 jours, quant à la barbe n'en parlons pas) et il sait TOUT bricoler !!!

MeGANE 

29 ans pendant le voyage, conseillère à l'emploi pour THE structure de l'emploi (pour ne pas la citer), impatiente de caractère elle va s'occuper en préparant l'itinéraire et les démarches administratives qui changent d'une semaine à l'autre.

  • Elle aime embarquer Florian dans des projets "fous", préparer les brunchs, gouter aux bières locales, lire (la liseuse achetée pour le voyage a déjà quelques heures à son actif), quand Squaw fait du roulé/boulé dans son pré.
  • Elle n'aime pas la pluie, le vent, le poisson et la viande, quand les phrases de Florian commencent par "là" (ça sous entend qu'une merde arrive), les moustiques qui la transforment. 


Bien qu'elle soit maladroite à souhait, très impatiente et que son côté insociable puisse l'isoler de longues heures/jours, elle est organisée, ne sait pas bouder très longtemps (elle est même capable de sourire avant de bouder) et sait lire une carte.

L'ITINERAIRE (prévu)

Nous prévoyons de faire le nord de la Thaïlande et une toute petite partie du sud, le centre et le sud du Cambodge, du sud au Nord du Vietnam et le nord du Laos.
"Préparer notre itinéraire mais rester flexible"
RIEN NE SE PASSERA COMME PRÉVU DONC... ON CHANGE DE DESTINATION complètement

ITINERAIRE PRÉVU ÉPISODE 2 :
Mexique, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Costa Rica

le bilan

Du Mexique au Panama : 6 mois 6600km pédalés (+1500km de bus au Mexique)

Mexique : 84 nuits 3200km
Guatemala : 36 nuits (dont 1 face à un volcan) 1100km
El Salvador : 8 nuits 395km
Nicaragua : 21 nuits 510km
Costa Rica : 15 nuits 700km
Panama : 19 nuits 615km

Chaque pays a eu son lot de surprises, chaque pays est apprécié pour certaines choses, beaucoup moins pour d'autres. Ne nous demandez pas notre pays préféré, on ne saura pas répondre.

Outre le fait que nos tee-shirts, shorts et casquettes sont cramés. Nous revenons sans le téléphone portable de Flo, sans le panneau solaire et sans le support de la douche solaire. De quoi alléger un peu les sacoches que les locaux nous remplissaient parfois de denrées.

Si nous avions des craintes quant au genou de Florian, aucune douleur est à signaler. Le genou se porte à merveille. On y voit là une bonne excuse pour se remettre en selle. 

Nous avons vécu les dénivelés et les degrés au fil des km pédalés à la force (ou non) des mollets. 
Nous avons vécu les odeurs, la végétation, l’humeur des gens au rythme du lever et coucher de soleil.
Nous avons vécu la traversée des villes et villages de plein fouet sans protège quoique ce soit.
La transition entre deux mondes et deux univers est parfois perturbante et fatigante mais tellement enrichissante.
Nous avons été malade, la faute à CocaCola qui se croit maître du monde.

Où dormir ? Où manger ? Où se laver ? Où boire une bière fraîche ? Ça aussi nous l'avons vécu, une logistique en constante interrogation/organisation.

A bici tout se vit ! 

Les casquettes de voyageurs et de touristes se sont superposées, entremêlées et dissociées.  

Nous avons adoré ce périple et nous parlons déjà de prochaines destinations.

Bon, on s'emballe on s'emballe, c'était génial patati patata mais tout n'a pas été Bisounours tous les jours non plus. Il y a eu des larmes de nerfs et des agacements; ça n'a jamais duré longtemps mais ce serait mentir de dire que le voyage à vélo se résume à des éclats de joie toute la journée.
Et puis, on a vu des choses qui font mal au cœur, mal au cerveau, mal à l'Homme.
 

Les couches qui n'arrivent pas à se désagréger resteront notre plus gros choc "détritus".
La sympathie des gens notre plus gros choc également. 


Si c'était à refaire ? On partirait rêvasser 3/4 mois de plus (adaptation oblige) et avec une démultiplication plus adaptée au dénivelé pour le vélo full black et peut-être les fesses épilées pour le barbu de la bande.

Alors maintenant au travail, on a un compte en banque à renflouer et des congés à capitaliser.
En attendant, on profite des douches chaudes et du coucher de soleil à 21H30 ! 

"Mieux vaut s’interdire au moment de prendre la route d’emporter avec soi ce que l’on sait déjà de l’endroit où l’on va. Un esprit vierge est la meilleure longue-vue pour balayer les horizons."
La citation suffit à elle même... :)

RETOUR d’expérience & DES FINANCES :

les velos dans l'avion

A l'aller comme au retour, les vélos ont voyagés avec nous.
150€/vélo à l'aller
100€/vélo au retour.
Chaque carton ne doit pas excéder 23kg (Aeromexico et AirFrance) et respecter les dimensions d'un carton de vélo standard. 
Chaque vélo est bien emballé dans un carton, il a fallu démonter les pédales et le guidon. Il est important de dégonfler les pneus pour limiter les explosions et de protéger les pièces avec du papier bulle.
Aucun souci à déclarer. Les cartons sont arrivés intacts à chaque fois.

Les sacoches quant à elles étaient accolées et entourées de cellophane pour se maintenir entre elles. 

l'assurance voyage

Nous avions souscrit à une assurance voyage pour 6 mois (680€). Nous l'avons sollicitée 1 seule fois (231€), on est donc pas vraiment rentrés dans nos frais (ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour notre santé) mais la compagnie a été réactive et efficace.

les finances

On ne savait pas vraiment comment on gérerait le budget...
Nous n'avons presque pas suivi nos finances durant 6 mois, nous voulions profiter sans trop nous priver et "compter". En alternant camping sauvage, camping chez l'habitant, hôtel, auberge de jeunesse, air b&b et warmshower (plateforme de logement chez l'habitant à destination des cyclistes) et en déjeunant presque tous les midis au resto ou dans des bouibouis de bord de route le budget n'est pas tellement explosé. Nous pouvons dire qu'à quelques euros près, 1500€/mois ont été dépensés (hors équipement acheté avant, les billets A/R avion et nos charges françaises).