1 - « se tester en conditions réelles qui n’en sont pas vraiment » 

Lundi 14 juin 9h30, crème solaire tartinée, sacoches accrochées sur les vélos, genouillère de Florian en place, nous quittons nos habitants préférés de Tourtoirac et attaquons les premières montées de Dordogne. Très vite il fait chaud, dans les cuisses et sur les fronts. On se réjouie devant chaque fontaine, le niveau de nos gourdes baisse aussi vite que le temps qui passe, la lampe UV qui rend l’eau potable est testée et approuvée. Nous comptabilisons 75km pédalés à la fin de la journée, on se promet des journées au kilométrage plus faible.

La Dordogne et le Lot nous malmènent ; les montées sont dures et longues, les descentes rapides et les plats inexistants. C’est vallonné, très vallonné mais la vue récompense.

 

Les journées se ressemblent, on pédale, on mange, on boit, on dort, on contemple et on recommence. On apprécie la traversée des petits villages malgré les caprices du gps vélo qui nous fait des petites blagues. On respire la bonne odeur des figuiers qui murissent de fruits qu’on adore.

 

Le lac du Salagou où notre arrivée se fait sous l’orage après 40 km pédalés sous la pluie sera notre seule demie journée aux conditions pourries. On essore nos chaussettes en pensant à nos parents qui n’auraient pas aimé nous voir pédaler sous ces conditions… Aucun abris bus pour s’abriter, les cafés se font rares dans ces zones désertes, quant aux pieds de vigne ils ne nous sont pas de grands parapluies. On ne va pas se mentir quand on sait qu’il y a une maison sèche et les copains à l’arrivée avec en prime un dénivelé favorable, la force morale (et dans les mollets) est multipliée. 

La terre y est ocre, le paysage aride, on pédale entre la roche. 

 

Une semaine après notre départ, changement total de décors et d’efforts, on attaque le canal du midi, la seule difficulté sera de pédaler dans des chemins (et de parfois se battre avec les ronces). On pédales entre le canal et les péniches, les vignes, les oliviers et les arbres fruitiers. C’est brut et sauvage, on adore. 

 

Notre périple se termine chez des amis dans le petit village de Boissières dans le Lot après 800km pédalés au travers plusieurs départements dans des conditions diverses et variées avec un relief plus ou moins favorable.

 

Pesée à l’arrivée (tout compris) :

Flo : 123 kg

Még : 100 kg

 

Nos sacoches réparties sur les 2 vélos sont organisées par « pièce de vie », Flo balade la cuisine, le bureau et son dressing, Még la salle de bain, le chambre et son dressing. Une organisation qui roule et qui nous satisfait. 

 

Tourtoirac, Souillac, Figeac, Rodez (coup de cœur pour le resto « la maison », St Rome de Tarn, L’hospitalet du Larzac, Lac du Salagou, Béziers, Carcasonne (coup de cœur pour le carotcake de l’espace chez CakeMary), Castelnaudary, Toulouse, Cahors, Boissières.

 

Afin que nos rêves de jeunesse ne soient ni enterrés ni remis à la retraite, on va s’envoler pour 180 jours à pédaler, contempler, manger, dormir, recommencer.

ON EST PRETS :) 

2 - "le départ se prépare" :) decollage presque immediat

Petit récap de ces dernières semaines. 

La décision finale prise, actée et irrévocable courant du mois d'aout ; pas de pâtes sautées dans tous les coins de rue d’Asie mais du jonglage d’avocats sur les monts mexicains, décollage le 4/11 à 23h pour Mexicooo (expédition paris express en prévision, nous faisons les enfants assistés, nous snobons le train au profit d’un mini bus - pour avoir un long coffre pour nos bagages et nos deux gros cartons - avec les parents Padi, Emeline, Clément, Pierre et nous…, un comité dé départ qui fait grand plaisir).

Les pneus des vélos sont neufs comme jamais, les plaquettes de freins déglassées, les vélos sont dans les cartons après avoir subi l’intervention de l’année « le démontage » en s'y reprenant à plusieurs reprises car une première fois un carton était en surpoids et une seconde fois car les roues 3 roues sur 4 n'étaient pas dégonflées. (On a un peu la pression, il faut maintenant que les vélos arrivent à Mexico avec nous et dans le même état qu’à leur départ).

Les dernières semaines ont été rythmées par des ateliers en tous genres ; atelier art plastique pour préparer les cartons vélos aux dimensions exigées par la compagnie aérienne et emballage au papier bulles de toutes nos petites pièces fragiles.

Atelier tétris d’agenda pour caler tous les RDV (vaccins, épilation, barbe, assurance, dentiste, procurations) et les invitations pour se mettre du fromage plein le bide (on partira plus lourds mais ce n’est pas grave, on a pas de limite de poids pour monter dans l’avion), Atelier sacoches (ne rien oublier, surtout pas les trucs qui vont servir à rien).

 

Les animaux ont rejoints leur maison de vacances.

 

On s’est agités et enthousiasmés sur la carte et guide du Mexique jusqu’à se dire qu’on verrait ça pendant les 12h de vol. Secrètement, les cuisses et poumons s’inquiètent un peu devant la couleur du relief (on devrait beaucoup vivre autour de 2000m d’altitude ; on a fait un dernier investissement : un drap de soie pour des nuits sans grelots).

 

On croit que, là, ça y’est, le départ approche vraiment et nous sommes excités comme des puces, nous avons brassé dans tous les sens (de l’air aussi sûrement parfois) pour que tout soit prêt (nous, les vélos, nos affaires, les valises des animaux, la maison à fermer, le camion à mettre à l’abri, le compte en banque voyage à remplir, etc. etc.).

 

Tels deux gamins qui trépignent, nous comptons les derniers dodos qui nous séparent du Mexique.

BILAN FINAL

6 mois - 6600km

Mexique : 
+
-
Guatemala : 36 nuits 1100km
+
-
El Salvador : 8 nuits 395km
+
-
Nicaragua : 21 nuits 510km
+
-
Costa Rica : 15 nuits 700km
+
-
Panama : 19 nuits 615km
+
-

Nous revenons sans le panneau solaire, un téléphone portable et un dentifrice. 
La perte est moindre sur 6mois.


Si nous avions des craintes quant au genou de Florian, aucune douleur est à signaler. Le genou se porte à merveille. On y voit la bonne excuse pour repartir se mettre en selle.

Nous avons vécu les dénivelés et les degrés au fil des km pédalés à la force (ou non) des mollets. 
Nous avons vécu les odeurs, la végétation, l’humeur des gens au rythme du lever et coucher de soleil.
Nous avons vécu la traversée des villes et villages de plein fouet sans protège quoique ce soit.
La transition entre deux mondes et deux univers est parfois perturbante et fatigante mais enrichissante.

Où dormir ? Où manger ? Où se laver ? Où boire une bière fraîche ? Ça aussi tu le vis, une logistique en constante interrogation/organisation.


A bici tout se vit ! 
Les casquettes de voyageurs et de touristes se superposent, s’entremêlent et se dissocient.  

On a adoré ce périple et nous parlons déjà de prochaines destinations.
Alors maintenant au travail, on a un compte en banque à renflouer et des congés à capitaliser.
En attendant, on profite des douches chaudes !